Speachless.

J’avais prévu d’articuler cet article en deux parties quasiment égales sur les soirées concerts  de la semaine. Oui mais ça c’était avant. Avant le jeudi  7 novembre qui restera probablement gravé A TOUT JAMAIS dans ma mémoire.

TEASER.

En lisant le Bristol Live Magazine de novembre (action m’ayant rendu complètement extatique) je me suis aperçue que Wampire jouait gratuitement au Start the bus.

Le jour dit je me rends donc dans ce nouvel endroit où je pense également passer du temps (ne serait-ce que pour Metz le 26 novembre prochain).
Passons brièvement sur le premier groupe dont je ne connais même pas le nom, du rock blues guitare batterie pour lequel tu sens que les Black Keys sont plus qu’une influence, un mode de vie.
J’ai pas vraiment saisi le nom du deuxième groupe, The Ruby’s ou un truc comme ça, mais ils m’ont fait penser aux BB Brunes (je n’ai pas d’explication logique à vous fournir) (je n’avais pas de fièvre).

Wampire from Portland, Oregon s’installe et c’est bien. Ils sont un peu à l’étroit à 5 sur une scène de 3m² mais ça ne les empêche pas de faire des blagues (aucun lien fils unique) et de livrer un set plaisant.
Je suis incapable de développer plus sur cette soirée après avoir vécu celle de jeudi, vous m’en voyez navrée.

Une des premières choses que j’ai acquis en arrivant à Bristol, c’est un billet de concert pour aller voir M O N E Y. Autant vous dire que je suis un peu frétillante en franchissant la porte du Louisiana ce jeudi 7 novembre.

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Bridges assume la lourde tâche de débuter la soirée et entame son premier morceau devant 6 personnes. Ils livrent un rock de bonne facture mais qui ne me laissera sans doute pas un souvenir impérissable. A la limite, la chose dont je me souviendrais peut être c’est qu’ils jouent en chaussettes (et que le batteur fait de jolis « Ouahaha » pour les chœurs).

Ensuite M O N E Y. Soyons clair, tout ce que je m’apprête à écrire ne rendra en aucun cas grâce à ce qu’il s’est passé au Louisiana ce jeudi 7 novembre 2013.

Jamie Lee fend le public pour monter seul sur scène, muni d’une bouteille de vin rouge, vêtu d’un manteau et d’une écharpe passés, de vieilles running au pied, mâchant ostensiblement un chewing gum et se lance, a capella.
J’étouffe un rire nerveux tellement la beauté et l’incongruité de la chose me serrent le cœur en une seconde.

Combien de fois cela arrive, dans une vie, d’avoir la pleine conscience d’assister à un moment extraordinaire ?

Charlie, Billy et Scott (oui à ce niveau je nomme chacun des musiciens par leur prénom), prennent place derrière leurs instruments, l’un semblant arriver tout droit du skatepark, le deuxième de la plage et le dernier sorti de sa delorean en provenance direct de l’époque des Mods. Après une petite blague sur Savages qui jouent également à Bristol ce soir-là et qui viennent de remporter le Mercury Prize, le set se poursuit.

Que vous dire sur l’intensité qui émane de la scène, de la texture des instrus, du charisme et de la voix de Jamie, de la simplicité du groupe, de la bouteille de whisky qu’il partage gentiment avec les premiers rangs (je me fais rarement un whisky sec mais là, je me serais mal vue refuser), de l’âme qui se dégage de chacune des notes, des poils qui se dressent, des yeux ronds comme des soucoupes, des rires, des blagues, de la spontanéité, de la sincérité de l’ensemble ? Je ne sais pas.

Je suis sortie de la salle sans voix après 45 petites mais délicieuses minutes d’authenticité fabuleuse. Juste assez tout de même pour glisser un « It was… amazing » à Scott (oui bon ben j’ai fait ce que j’ai pu compte tenu de l’émotion et de mon niveau d’anglais).

Je pense voir suffisamment de concerts pour avoir quelques points de comparaison et honnêtement, c’est la plus belle chose qu’il m’ait été donné de voir et d’entendre depuis des années.
Au Louisiana, nous étions une soixantaine à avoir profité de cet instant magique. Sans doute que personne n’en parlera jamais, peut-être que tous les concerts de M O N E Y sont aussi beaux, probablement qu’aucun rock critic n’était présent et ne pourra le romancer pour écrire la légende (à moins que je ne me dévoue pour changer de carrière), mais ce jeudi 7 novembre j’ai vécu quelque chose d’hors norme et je le garde précieusement à fleur de ma peau et de mon cerveau.

M O N E Y rules the world. Tenez-vous le pour dit.