Faites du bruit pour Janine ! [Soundcheck #61]

 

Le 20 octobre 2017, Orelsan sortait son troisième album solo, La fête est finie. S’en est suivie la mise en vente de tickets pour une tournée des Zénith qui promettait d’être sold out (ou, en bon français, « complet complet »). J’étais connecté au site de la FNAC à l’heure dite, histoire de ne pas me faire avoir comme pour les Vieilles Charrues #trauma.

Entre temps j’ai écouté l’album beaucoup de fois. Et j’ai bien été obligée d’admettre ma légère déception.

On ne pourra pas lui jeter la pierre. Il est difficile de rester au top 10 ans d’affilée, en ayant enchainé avec succès une carrière solo, une carrière en groupe, un film, une série, une marque de fringues et que sais-je encore.

Notre chance à Dogville, c’est de ne pas avoir de Zénith. Orelsan jouait donc SEULEMENT devant 4999 personnes et moi.

Depuis, je répète à qui veut l’entendre (c’est-à-dire pas grand monde, soyons honnêtes) que je veux effacer cette soirée de ma mémoire.
N’étant pas à une contradiction près, j’en fais donc un article \o/

 

Je sais que je n’aime pas les salles de cette taille, mais je me voyais mal faire l’impasse sur un artiste que j’admire depuis ses débuts parce que son succès dépasse mes préférences (« t’aimais mieux quand j’étais moins connu, sauf que tu m’connaissais pas non plus ») (Ben si).

 

La première partie était assurée par Phaz, un beatmaker dont je n’avais jamais entendu parler et qui fait partie de son backing band. Le mec avait 23 minutes pour faire ses preuves. C’était déjà beaucoup trop.
J’ai profité de son set pour répondre à des mails pro #truestory.
Si j’avais passé ce temps dans un ascenseur, je ne suis pas sûre que j’aurais fait la différence.

 

Point vieillerie : j’ai mal au dos alors que le concert n’a même pas commencé.

Je suis dans la fosse mais pas très bien placée, d’autant qu’apparemment l’entrée a été refusée à toutes les personnes mesurant moins d’1m90 (je leur sais gré d’avoir fait une exception me concernant).

 

Orelsan entre sur San. Logique.
Je sens d’office que ça va être compliqué. Car le son est mauvais. Et l’intensité d’un concert d’Orelsan réside dans son flow, son énergie, sa présence. Ce qui transparait moins quand le gars est à 50m de toi et que, quand tu arrives à l’apercevoir, il fait approximativement 2cm de haut.

Rapidement, il joue Basique. Avec un chouette travail typographique sur écran + bande lumineuse led qui fait la largeur de la scène (15 mètres ?).
En 1h40 de set, ils la joueront 3 fois. TROIS FOIS !!
Le mec a, au bas mot, 30 titres démentiels en stock et il trouve le moyen de faire 3 fois le même. Ça dépasse l’entendement.

Globalement le concert est plus « varièt » que rap. Il y a tout de même deux-trois moments sympas, notamment l’intervention de Mamie Janine sur écran, pour un duo virtuel sur J’essaye, j’essaye.

 

Mais même le titre en feat avec Nekfeu et Dizzee Rascal ne rend rien. Je ne préfère pas évoquer Suicide Social qui m’avait fait verser une larme il y a 4 ans, j’ai failli me boucher les oreilles pour ne pas gâcher mes souvenirs.

Et nous sommes à peu près 4985 blancs dans la salle. Ce qui pose question pour un artiste qui chante : « j’aurais pu donner aux racistes de l’espoir mais j’fais de la musique de noirs ». #iencli

 

Plusieurs fois dans la soirée, le public hurlait « Aurélien, une chanson ! Aurélien, une chanson ! » en référence au titre Défaite de famille.
Orelsan est redevenu Aurélien, et c’est peut-être le problème.

 

 

(Évidemment mon amour est intact et je ne doute pas que le prochain concert saura rayer cette date de ma mémoire) (t’as un mois pour te préparer mec !)