Faites un maximum de bruit ! [Soundcheck #51]

Jurant qu’on ne me prendrait plus à me pointer à l’heure à un concert, pour au final attendre une demi-heure seule comme une âme en peine que le set commence, je décide d’arriver 35 minutes « en retard ».
(Une autre solution serait de trouver des amis avec qui discuter pour tromper l’attente m’enfin… J’ai décidé de choisir la plus simple)

Devant la salle de concert, une bonne centaine de personnes en train de faire la queue pour entrer.

Je crois que je suis condamnée à attendre.

(Cela dit, j’en ai profité pour commencer à lire la nouvelle obsession des Garriberts sur Les Jours, « Les grands primaires », et j’ai un peu ri)

 

L’U. est une salle mythique de Dogville. Celle sur laquelle chacun, peu importe son âge, a une anecdote à raconter (« Je devais y voir Jeff Buckley au début années 90, et puis finalement je suis resté boire des coups avec des potes… Je le regretterais TOUTE MA VIE ! »).

L’U. est surtout une salle biscornue dans laquelle la moitié du public est devant la scène, et les autres mattent un écran géant calé au-dessus de la porte des chiottes.
Ce qui est relativement abusé quand tu payes ta place 20 balles, m’enfin ça ne l’empêche pas de faire des complet régulièrement, alors pourquoi changer ?

 

C’est Alvan qui assure la première partie de Petit Biscuit et c’est une très bonne nouvelle car je l’ai découvert deux semaines plus tôt dans un tremplin qu’il a gagné haut la main et j’ai beaucoup aimé !

De prime abord, on peut se dire que c’est un beatmaker Fakear’s like de plus (ce qui n’est pas une mauvaise chose en soi).
Rapidement il sort sa guitare électrique et son ukulélé qu’il joue de façon classique mais également pizzicato et ça lui donne une identité propre qui m’a complètement fait kiffer.

Particulièrement Damiana que je pourrais écouter en boucle (mais que je ne trouve nulle part sur le web à mon grand désarroi).
Donc en gros, s’il passe dans votre coin, ce qui ne devrait pas tarder à se produire, vous pouvez y aller en toute sérénité !

 

Changement de plateau d’une demi-heure qui me permet de poursuivre ma lecture (le « Alain Juppé, si senior » m’a tuER).

 

Petit Biscuit se pointe, les premiers rangs (ceux qui le voient autre que par écran interposé) (on en parle des gens qui filment carrément l’écran à défaut de la scène !?) (j’en profite pour faire un petit lien vers ce sondage tout à fait pertinent de Sourdoreille) se mettent en mouvement.

Il a l’air bien content d’être là !

Ce qui se comprend aisément. Moi aussi, je me souviens, quand j’étais en 1ère, j’étais trop contente le premier jour de vacances ! Ça signifiait que je quittais Nantes pour rejoindre mes copains finistériens avec lesquels je fumais un paquet par jour (je crois qu’à l’époque c’était encore des paquets de 10, ça va…), vidais des litres de Pasoa et faisais des aqua dans une caravane (coucou maman !).

Bon, lui il fait des tournées à guichet fermé pendant ses vacances, c’est un autre délire…

Par contre je m’interroge, l’avantage d’être artiste, outre l’amour des gens reçu par paquets de douze, c’est tout de même de pouvoir contractualiser les  bouteilles de sky à disposition en loge. Qu’en est-il de ce Petit Biscuit, il a double dose de kinder bueno pour compenser !?

J’ai pas grand-chose à dire sur son set, c’était tout à fait correct,  l’inévitable Sunset lover fait le taf, ça fait bouger le corps et divaguer l’esprit, c’est bien là l’essentiel !
J’étais tout de même surprise, après m’être fait complètement submergée par une vague de pré-adolescents aux Vieilles cet été, de la moyenne d’âge (pas si jeune) et du degré d’enthousiasme (pas si ouf) du public ce soir-là.

Le set a duré une heure, ce qui est relativement court et qui provoquera une réaction assez justifiée chez ma voisine : « Non mais il s’est barré comme une salope là ! ».
Je me demande s’ils ont légalement le droit de le faire jouer après 23h. Mais si ce n’est pas le cas, ce serait peut-être malin de le laisser commencer plus tôt.

Est-ce qu’il y a des vrais bretons ? [Soundcheck #38]

Pour des raisons pratiques, et parce qu’il y a encore des gens d’une grande générosité dans ce bas-monde, je squatte pour l’instant à la Défense. C’est un quartier extrêmement fascinant (nous y reviendrons) dans lequel se tient le festival Chorus.

Quand j’ai vu la prog du samedi 2 avril, mon cœur a fait un bond : pour me souhaiter la bienvenue, ils avaient concocté une soirée rien que pour moi !

Odezenne / Aucan / Thylacine / Joachim Pastor / Worakls / Cotton Claw / Fakear. N’en jetez plus !

 

Etant donné le gigantisme de la Défense, j’ai été assez surprise de la taille, relativement petite, sur site et de l’espace nommé « Le Dôme » qui abrite la grande scène.

Je n’ai malheureusement pas pu être à temps sur le site pour voir le set d’Odezenne en entier (c’est sympa de bosser avec des troubadours mais ça empiète un peu sur les week ends), mais les deux derniers morceaux étaient déments.

Depuis la première fois que j’ai entendu Saxophone sur le Mouv’ (à l’époque où la station n’avait pas encore été relookée à base de jeunisme caricatural), leur son, leur voix, leur présence, me bouleverse de l’intérieur. Et quelques minutes suffisent.

 

Je découvre ensuite Aucan, un duo machine/guitare/clavier. Des nappes planantes avec des bonnes basses, l’ensemble me séduit assez. Ça devrait rejoindre ma playlist « Printemps 2016 » pour une écoute plus approfondie.

Pour l’instant je trouve que le son est parfait sans bouchons. Ce qui confirme que j’ai encore perdu des points d’audition et que j’écouterai bientôt la télé aussi fort que mon grand-père.
Sauf que lui a 91 ans, et je ne suis pas sûre que ma mutuelle prenne en charge les prothèses auditives.

 

20h45, l’heure de Thylacine. J’y allais confiante. J’en suis ressortie émerveillée. C’était encore plus beau qu’au Vauban. En décembre Transsiberian venait de sortir, il a certainement eu le temps de roder le set depuis. Ou alors le lieu, le contexte, l’ambiance, la pinte, j’en sais rien, c’était juste ce genre de moment où je me dis qu’il n’y a rien, dans la vie, de plus jouissif qu’un concert.
Ça me rend heureuse à un point dingue.

Il n’a utilisé son saxophone que pour le deuxième morceau, parce qu’apparemment, en jouer quand on a une dent de sagesse qui pousse, c’est douloureux #protip.

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Il était 21h45 quand je suis ressortie du Dôme, j’avais l’impression qu’il était 2h du mat et ma moue de contentement ne m’avait pas quitté depuis mon arrivée, 2h plus tôt.
Je me suis dit que j’allais peut-être rester kéblo, comme les enfants quand ils font des grimaces, ce qui serait plutôt dommageable au moment où je tente de m’intégrer dans une nouvelle région.

 

J’ai été bien vite rassurée quand j’ai compris qu’il n’y avait que 12 toilettes pour l’ensemble du site sur lequel se trouvait quelques milliers de personne. lol.

Le live de Joachim Pastor avait l’air terrible, il m’a accompagné pendant toute la durée de la file d’attente.

Du coup j’ai eu le temps de me fendre d’un petit tweet à l’équipe. Il a entraîné une réponse rapide, à défaut d’être pertinente, que j’avais prévu d’intégrer à cet article mais il s’avère qu’elle a été supprimé depuis #censure.
En gros ça disait : “Et on les met où les toilettes supplémentaires !?

J’ai fortement lutté pour ne pas répondre « DTC ! », il aurait été cruel de s’en prendre au stagiaire CM.

M’enfin quand t’organises un festival sur un parvis de 160 hectares, logiquement tu dois pouvoir trouver une solution pour caler quelques chiottes supplémentaires.
Je me note qu’il y a peut-être un poste de régie à choper l’année prochaine.

Bref, du coup j’étais extrêmement agacée, du coup j’ai repris une pinte, du coup j’allais de nouveau avoir envie de pisser. La vie est un éternel recommencement et un putain de cercle vicieux.

 

Avec tout ça, Worakls était prêt à commencer. J’ai un souvenir, bon mais alcoolisé et diffus de leur set aux Trans, j’espère bien me rattraper cette fois-ci.
Je me suis beaucoup plus attachée aux cordes, mais j’ai moins dansé. C’était chouette en tout cas.

 

J’avoue avoir regardé Cotton Claw, de loin, assise, en somnolant. Donc à part vous dire que c’est 4 turntablists comme les Birdy Nam Nam…

 

Tout ça pour être au taquet devant Fakear !

Bon. Un peu comme Thylacine, je le porte très haut dans mon estime, ce qui implique des attentes peut-être démesurées. Pour le premier, ça l’a fait, pour le deuxième, moins.

J’ai trouvé ça plus doux et popeux que d’habitude. Ce qui n’est pas une mauvaise chose, en soi, mais je sais pas, son beatmaking était plus dilué, moins mélodique. C’est peut-être le fait qu’il joue désormais avec trois musiciens, ou juste qu’il évolue.
Il nous a précisé que nous étions privilégiés car il jouait en avant-première les morceaux de son prochain album, je demande à voir.

J’ai hésité longuement avant de l’écrire tellement j’ai honte, personne ne l’aurait jamais su : je suis partie avant la fin.

La mort dans l’âme et les pieds en compote.


 

Je suis retournée sur le parvis dimanche aprem. J’étais pas surmotivée mais il y avait Rover en concert gratuit, ça aurait été un peu bêta (le contraire d’alpha donc) de ne pas en profiter.

Les 30 premières minutes confirme ma relation étrange avec Rover. Il a absolument tout ce que j’aime, artistiquement et scéniquement, il est éminemment sympathique, on a envie de lui faire des câlins, mais pour le dire vulgairement, ça m’en touche une sans faire bouger l’autre.

Exception faite d’Aqualast qui est sublime.

Même si j’abuse en disant ça car la deuxième partie du set était franchement cool, servi par cette voix rocailleuse qui peut devenir farinelliesque en un instant, et des bons musiciens.

Il était visiblement ému d’être là et c’était hyper touchant.

 

Conclusion : Pouce en haut pour la prog et l’accueil. Pouce en bas pour l’hygiène.