Βροχή | VROCHI

[KÉRKYRA, PART III]

J’arrive au Bella Vista Hotel où je suis accueillie par trois personnes qui se jettent sur moi comme la misère sur le pauvre monde. Qui avec un verre d’eau, qui avec des bonbons, qui avec un sourire jusqu’aux oreilles.

C’est là qu’on se rend compte que le sens de la mesure est important, car si je me suis sentie vraiment bienvenue, j’ai surtout eu l’impression d’être la première cliente à franchir le seuil de l’établissement depuis des mois (ce qui s’avèrera faux, autant pour ma méfiance naturelle).

Le souci de la propriétaire et de ses employés est constant pour que les clients se sentent comme à la maison avec des interlocuteurs aux petits soins. Oleg (ça recrute grave parmi les allemands apparemment) a donc porté mon sac jusqu’à la chambre, sympa.

Nickel pour un 2* : frigo + balcon vue sur mer / montagne + petit dèj fait maison (donc différent selon les jours) + accès au pool bar situé un peu plus haut dans la rue.

Mais j’avoue que le sourire de la réceptionniste du soir me faisait extrêmement flipper, on aurait dit une replicant.

 

Aussitôt mes affaires posées et la chambre whatsappée (on fait comme on peut pour partager les moments vécus en solo hein…), je suis partie à la découverte du village de pêcheurs vendu par le Petit Futé.
Je m’apercevrais à plusieurs reprises durant le séjour que je ne suis pas méga raccord avec eux niveau vocabulaire.

S’il y a eu des pêcheurs à Benitses un jour, ils sont morts depuis bien longtemps (ou reconvertis dans la vente de kebab) (cette échoppe était totalement improbable) et je comprends assez vite pourquoi les tarifs hôteliers sont plus abordables qu’à Corfou Ville.

J’opte pour le restaurant qui me semble le plus authentique (il n’y a pas de rabatteur) où je découvre un plat typique : le pastitsio. En gros c’est du bœuf bourguignon sauce bolognaise avec des spagettis. Tout à fait correct.

Je rentre assez tôt car s’il ne pleut pas, la fraîcheur tombe vite en soirée #EvelyneDhéliat.

Comme espéré, il y a un port USB sur la TV, qui me permet de commencer à regarder une nouvelle série : Superstore.
(Et qu’on ne vienne pas me faire chier parce que je fais du binge watching sur une île grecque, je suis venue ici pour NE RIEN FAIRE, je l’ai précisé d’entrée).

 

Le lendemain matin, je suis réveillée à 7h30. Je maudis mon cerveau qui m’a coupé en plein rêve avec Orelsan #NSFW et n’a pas compris qu’il était censé être en mode grasse mat’. Je consulte la météo aussi sec (activité préférée des vacances).
Pluie prévue pour 13h. J’en déduis qu’il faut que je me bouge le tronc pour visiter les alentours.

Je prends mon premier petit-déjeuner à base de yaourt à la grecque au miel (+ pain beurre + brownie + sablé) (burp), qui ne sera pas le dernier.
(Je n’ai pas fait d‘analyse en rentrant mais j’avais probablement plus de miel que de sang dans le corps)

Ma découverte de Benitses est incroyable. Je n’avais pas vraiment fait gaffe la veille au nombre de bâtiments, hôtels de luxe, boutiques abandonnées le long de la route et de la plage (si tant est qu’on puisse réellement qualifier cette langue de terre/cailloux sablonneux de « plage »).
J’ai l’impression d’évoluer dans un décor de film.

Moi qui aime les endroits légèrement glauques et désaffectés, je me suis sentie telle une aventurière de l’Arche Perdue au milieu d’une flore et d’une faune qui auraient repris leurs droits #dettegrecque.

(Je ferai un article avec uniquement des photos de cet endroit, j’ai une bonne série sur les méfaits du capitalisme et du tourisme de masse)

Une oie s’est cachée sur cette image, sauras-tu la retrouver ?

Un chat s’est caché sur cette image, sauras-tu le retrouver ?

 

Un chien s’est caché sur cette image, sauras-tu le retrouver ?

Un être humain s’est caché sur cette image, sauras-tu le retrouver ?

Finalement, il n’a jamais plu et j’ai été tester le pool bar calé à flanc de montagne. L’avantage de ce genre de destination début mai, c’est que tu n’es pas emmerdé par les voisins (à mon avis, 2 semaine plus tard, ça commence à être l’enfer) (si on considère que l’enfer c’est les autres) (ce qui est mon cas).

J’ai dégusté ma glace au chocolat tranquillou en lisant Eureka Street de Robert McLiam Wilson (il faut vraiment que j’aille à Belfast).

Par contre je me dis que le gérant de l’endroit a intérêt à avoir une vie intérieure intense (ou une bonne connexion internet) pour ne pas mourir d’ennui avant la fin de la journée…

 

Pour le dîner, j’ai eu le flair de tomber sur un endroit qui servait des beignets de courgettes et des feuilles de vignes à tomber (sans compter les tartines de tapenade pour patienter), ça m’a rappelé Nice.

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